Technique : Huile sur toile
Dimensions : 72x56cm
L'oeuvre est exposée à Boston (USA)
au Museum of Fine Arts
Ce portrait est également connue sous le nom :"La Femme au fauteuil rouge". Hortense Fiquet (1850-1922) devient officiellement Madame Hortense Cézanne en 1886. Elle était en concubinage avec l'artiste depuis 1869.
L'oeuvre fit sensation à la rétrospective du Salon d'Automne de 1907. Le poète Rainer Rilke s'entousiasma et écrit dans une lettre adressée à sa femme le 22 octobre 1907 :"Le Salon ferme aujourd'hui. Et déjà, comme j'en reviens pour la dernière foi, je voudrais aller y revoir un violet, un vert ou tels tons bleus dont il me semble que j'aurais dû les mieux regarder, pour ne les oublier jamais. Déjà, bien que je me sois si souvent attardé devant avec une attention sans faille, la grande architecture colorée de - La Femme au fautueil rouge - se révèle aussi difficile à mémoriser qu'un nombre à plusieurs décimales. Je m'en étais pourtant imprégné, chiffre par chiffre. La conscience de sa présence exalte ma sensibilité jusque dans le sommeil; Devant une paroi terre verte que décore un rare motif bleu de cobalt, une croix au centre évidé, est placé un fautueil bas, rouge, capitonné; le dossier arrondi s'incurve en avant vers les accoudoirs. L'accoudoir de gauche et le gland saturé de vermillon qui en pend n'ont déjà plus pour fond cette paroi, mais une large bordure bleu-vert qui donne à leur contraste sa pleine résonnance. Dans ce fautueil rouge - un personnage à lui seul - une femme est assise, les mains au creux d'une robe à larges rayures verticales, très légèrement indiquée au moyen de petites taches éparses de jaune-vert et de vert-jaune, jusqu'au bord de la jaquette gris-bleu qu'un noeud de soie bleue où jouent des reflets verts ferme sur le devant. Sur le visage lumineux, la proximité de ces couleurs permet un modelé simple ; même le brun des cheveux en bandeaux couronnés par un chignon et le brun lisse des yeux sont obligés de s'affirmer contre ce qui les environne. C'est comme si chaque point du tableau avait connaissance de tous les autres. Tant chacun participe, tant s'y combinent adaptation et refus ; tant chacun veille à sa façon à l'équilibre, et l'assure ; de même que le tableau entier, en fin de compte, fait contrepoids à la réalité. Pour atteindre à son plus grand pouvoir expressif, il est peint avec force autour du portrait, plus délicat, de sorte qu'on a l'impression d'une couche de cire ; néanmoins, la couleur ne prévaut pas sur l'objet, lequel apparaît si parfaitement traduit en son équivalent pictural que, si bien rendu soit-il, sa réalité bourgeoise perd toute lourdeur en acquérant son existence définitive d'image. Tout n'est plus comme je l'ai dit, qu'une affaire de couleurs entre elles ; chacune se concentrant, s'affirmant face à l'autre, et trouvant là sa plénitude. Dans ce va-et-vient de mille influences réciproques, l'intérieur du tableau vibre, flotte en lui-même, sans un seul point immobile."
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