Chaïm Soutine est né en 1893 à Smilovitchi, un petit village de Bielorussie alors dominée par l'Empire de Russie. Son enfance est marquée par la pauvreté et la pression exacerbée des traditions juives. Il choisit très tôt de suivre des cours de dessin à Minsk avant d'entrer à l'école des Beaux-arts de Vilnius.
Soutine arrive a Paris en 1913. Il a alors 20 ans. Il s'installe à La Ruche dans le quartier Montparnasse où d'autres artistes venus d'Europe de l'est sont installés comme Chagall, Kisling ou encore Zadkine. L'artiste rencontre les plus grands peintres de son temps comme Picasso ou Matisse et se lie d'amitié avec
Amedeo Modigliani. Ce dernier le présente en 1916 au marchand d'art Georges Chéron qui lui achète quelques toiles dont le Portrait du peintre Richard (1915), la première oeuvre de Soutine exposée dans une galerie parisienne.
Conseillé par le peintre Pierre Brune, Soutine part exercer son art à Céret, une petite ville de Catalogne. Il poursuit son travail là-bas avec le soutient du courtier d'art Zborowski jusqu'à la fin de l'année 1922. Cette période longue de 3 ans s'avère la plus essentielle et la plus inventive du peintre bien qu'il ne soit parvenu a ne vendre aucune toile.
Rejeté par la critique à ses débuts Soutine connait le succès au début des années 1920. Son travail séduit le marchand parisien Paul Guillaume et le riche collectionneur américain, le docteur Barnes. C'est le début de la fortune de l'artiste. Il s'installe dans un pavillon près de Parc Montsouris, loue un atelier spacieux et entame une liaison avec Deborah Melnick avec qui il a une fille en 1925. Il poursuit son travail avec toujours plus d'ardeur et à la fin des années 1920, ses oeuvres figurent dans les plus prestigieuses collections.
Il meurt d’une crise cardiaque en mars 1943 à l'âge de 50 ans.
Chaïm Soutine ne donne aucune clé pour expliquer la singularité de son oeuvre, aucune trace écrite ou correspondance avec ses contemporains. Seule certitude, elle est le reflet d'une vie de souffrance et d'années d'exil.
Soutine peint pour conjurer ses angoisses existentielles. Son style se situe quelque part entre
Van Gogh et
De Kooning mais reste résolument inclassable, non pas dans le choix de ses sujets (paysage, nature morte et portrait) mais plus tôt dans son approche esthétique. Le chaos de formes et des couleurs transgressent toutes les conventions de la représentation. Ses tableaux - réalisées à coups de pinceaux agressifs - reflètent une fureur de peindre absolue. , dernier peintre maudit.
